delete de Daphné B.
J’ai lu ce livre car j’écoute l’autrice Daphné B et Mounir Kaddouri sur leur balado Café Snake, que je recommande fortement.
Delete est un mélange de récits de voyage à Taiwan, de journal intime et de réflexions froides et lucides sur la fatalité de notre vie. Daphné ne porte pas de lunettes roses quand elle parle de ses vers intestinaux, ses amours ou du suicide de son ami. Milléniale assumée elle porte le message d’une génération No Future embourbée dans la spirale des prix du logement et des rendez-vous manqués.
Malgré la noirceur de ses expériences elle arrive à se bâtir une carapace qui permet de continuer.
Je sais que je ne peux pas passer par-dessus toutes mes pertes, les abandonner complètement.
il faut faire le deuil du deuil, ne pas en finir avec le deuil, mais, au contraire en garder l’empreinte ineffaçable, assumer désir et perte.
Notre effet sur la course des choses est bien minime. Sur l’effet papillon elle écrit:
Je viens de faire un mouvement d’hélice avec mes bras. Quelque chose a changé dans la texture de l’univers ?
Sur la futilité de toutes nos actions avec en trame de fond la collision fatale de Lady Di:
Aren’t they simply grieving the random inevability of their own death ?
En pyjama devant la télévision, ce n’est pas la princesse que je pleure, mais l’absurdité de cette route qui mène à l’accident.
Par Philippe St-Jacques