Les marins ne savent pas nager de Dominique Scali
Je suis un sensible. J’ai versé une larme dans le métro en lisant mon roman, quand un personnage est mort. Personnage fictif ou réel, c’était une perte dans mon existence. N’empêche que ce roman m’a absorbé.
Le plus dur dans un duel, ce n’est pas de frôler la mort, dirait un jour Enoc Martel à ses élèves. Souffrir et mourir ne sont rien. Le plus dur, c’est de blesser l’autre. Derrière les beaux discours qui valorisent l’héroïsme se cache une vérité brutale: ce sont les insensibles qui triomphent. Ils ont ce qu’il faut pour vaincre et multiplier les conquêtes. Quand on hésite à faire du mal, on n’est point un duelliste. On n’est qu’un escrimeur.
Ys est une île égarée dans l’atlantique nord, une république fictive qui a vaincu les grandes puissances navales (Angleterre et Pays-Bas) lors de la Guerre des Deux Jaloux. L’île aurait un nom d’origine bretonne.
Une autre épopée maritime qui me chavire comme Le grand marin m’avait renversé. J’ai besoin parfois de sentir la brise saline, le froid du grésil sur les galets, piétiner le varech et les herbes marines.
Un roman pour les purs de coeur et de courage. Une histoire qui nous donne le goût de se battre pour toutes les choses qui méritent que l’on se batte pour elles.
Même si la brique a plus de 700 pages j’ai su après 60 que j’allais la traverser comme une aventure à abattre. Je suis sorti rechargé par cette histoire qui active mes neurones absolutistes. La protagoniste Danaé Poussin vit plusieurs vies entre le rivage et la cité. Comme Danaé Poussin, j’ai déjà eu plusieurs vies entre la cité et le rivage, entre le rivage et la cité.
Par Philippe St-Jacques