Querelle de Roberbal de Kevin Lambert

La distopie d’une grève illimitée dans une scierie au Lac-Saint-Jean qui vire à la catastrophe. Ce livre s’est mérité d’acerbes critiques au sujet du niveau de language utilisé qui est effectivement cru et vulgaire. Il a même dû être traduit en français pour le public français.

Malgré tout c’est une lecture nécessaire et je lirai le prochain livre de l’auteur (Que notre joie demeure). Une fois passée la stupeur face à la violence des personnages on fait face à une véritable critique du système économique qui place les élites à la tête des empires de façon congénitale. Alors que les riches célèbrent Noël dans l’oppulence les grévistes sont confrontés à de durs choix, non sans nous rappeler la situation des professeurs affiliés à la FAE lors de la grève de l’automne 2023.

Lambert nous offre un véritable topo de la société Jeannoise, décrivant les monster houses bordant le lac contrastant avec les rues dévitalisées dans les villages autour. La Rio Tinto Alcan possède désormais le lac et agit en roi et maître contrôlant même le niveau d’eau du Lac, se foutant éperdument de l’érosion des terrains des habitants. Les employés à l’heure prennent de plein fouet l’inflation pendant que quelques patronnes, du haut d’une montagne, observent Roberval en caressant leurs colliers de perles.

Un livre fantasmatique mais nécessaire.




Par Philippe St-Jacques