l’être humain n’est qu’un compagnon de voyage des autres espèces

J’ai lu un texte dans Le Devoir du samedi 17 avril 2021 sur la pensée qu’on nomme l’écocentrisme formulée par l’écologue américain Aldo Leopold. Bien en avance sur son temps, il écrivait il y a 70 ans dans A Sand County Almanac (ou Almanach d’un comté des sables) que la conservation des habitats n’arrive à rien parce qu’elle est incompatible avec notre idée abrahamique de la terre. Nous abusons de la terre parce que nous la considérons comme une marchandise qui nous appartient. Si nous la considérions au contraire comme une communauté à laquelle nous appartenons, nous pourrions continuer à l’utiliser avec amour et respect.

L’auteur encourage la préservation des écosystèmes dans leur entièreté plutôt qu’une approche de sauvegarde des espèces à la carte. Il donne pour exemple l’enrésinement de nos forêts de feuillus par des conifères à des fins utilitaristes. Ces nouvelles forêts dégradées sont considérablement plus pauvres en biodiversité et proposent moins de niches écologiques pour les insectes, oiseaux, mammifères, amphibiens, reptiles, végétaux, champignons, etc.

Je suis bien d’accord avec Aldo Leopold. Il est radical de décentrer l’homme de la nature, comme Galilée reléguait la Terre à une position satellitaire.

Mais il est grand temps de nous confiner géographiquement et démographiquement pour que la nature puisse respirer un peu.

Les pandémies issues des zoonoses sont un rappel que nous ne pouvons et que nous ne devons pas occuper tout l’espace.




Par Philippe St-Jacques