36 heures à Namur et Ripon
Nous sommes partis plus tard de Montréal que prévu vers 19 h 30. Henri s’est endormi dans la voiture et nous avons affronté des cellules orageuses électriques puissantes. Nous avons réduit la vitesse à 70 km/h sur la 50 et j’avais peine à distinguer les lignes sur la chaussée. Je ne me sentais pas en sécurité. Le spectacle des éclairs déchirant le ciel au-dessus des champs de Mirabel était saisissant.
Arrivé à 22 h je portai Henri dans mes bras jusqu’à son sac de couchage. Je m’endors à ses côtés comblé.
Le lendemain nous partons à l’aventure pour les montagnes noires de Ripon. La journée débute avec une joute de serpents et échelles.
Nous faisons un arrêt à la boulangerie de la Nouvelle-France à Chénéville pour des chocolatines afin de prendre des forces.
Le chalet de l’accueil était fermé pour une durée indéterminée. Nous nous lançons donc dans les sentiers sans prendre de billets. Les sentiers “vert” sont très larges et dégagés. Ils sont adaptés à toute la famille.
Je voulais atteindre un des deux points hauts du parc, soit le Belvédère et la Tour d’observation. Finalement nous avons grimpé les sentiers “rouge” ou “experts” qui bien que dénivelés, ne requièrent pas d’équipement ou de technique pour grimper aux sommets. Henri trouva l’ascension difficile par moment mais sa bonne humeur et sa hardiesse l’emporta.
On traverse plusieurs écosystèmes lors de la montée.
Une pinède avec bouleaux.
Une hêtraie avec érables à sucres.
Puis une sapinière à érables au sommet.
Tour d’observation au sommet des Montagnes Noires de Ripon.
On continue jusqu’au belvédère
Belvédère
Henri était dans son élément et débusquait les libellules, papillons et bourdons dans les herbes hautes. Attention aux tiques !
Bien que ce parc ne soit pas géré par la SEPAQ, il est très bien entretenu et on semble y construire des abris et chalets.
Nous reprîmes la route vers le village de Ripon. Sur la rue principale je revois l’ISFORT qui m’a tant intéressé lors de ma précédente escapade à Ripon avec André.
Passé le vignoble Les Météores, nous arrivons à la ferme fruitière “Les fruits de la Terre”. Leur installation à hauteur d’homme m’a impressionnée. La propriétaire m’expliqua que les filets étaient essentiels pour protéger les fruits des oiseaux, et que les arbustes sont cultivés dans des contenants hors-sol afin de pouvoir les coucher et les recouvrir d’un feutre épais l’hiver. Cela protège les plants des redoux qui frappent la région de la Petite Nation en janvier. Les champs sont alors complètement dénudés et les bourgeons gèleraient sans la couverture de neige.
Accueil et fleurs sauvages
Cultures hors-sol et irrigation tubulaire
De retour au chalet, nous jouâmes dans la forêt et au bord de la rivière. Henri cherchait les insectes patineurs bleus entre les roches.
Brin de nature découvre les champignons et décide de les planter avec ses nouvelles fougères.
Je découvre une fleur inconnue poussant entre les galets de la rivière.
J’ai cueilli quelques pruches pour ma future création inspirée de Goshin. Ce sera une forêt de pruches de l’Est.
Prêts pour rentrer à la maison, la tête remplie de souvenirs… et la tesla remplie de pruches!
Trame sonore du voyage
Je me suis réveillé dans la nuit avec un remix endiablé de la chanson Voyager de Jean Leloup dans la tête. En me retournant je voyais mon fils Henri qui dormait paisiblement à mes côtés, blotti contre moi. Quel bonheur. Plus tard dans la matinée, une fois sur le chemin du retour, Les fourmis jouaient dans la radio de l’auto. Un rappel de cette fin de semaine entomologique que je venais de vivre avec “Brin de nature”. Mais surtout un rappel aux sources, à mes années folles, authentiques et naïves quand j’écoutais The Wolf lors de road trips avec T-Pain. Ne pas oublier d’où on vient et qui nous sommes.
Par Philippe St-Jacques